Au commencement du monde

6 Décembre 2031. Toutes les croyances durement acquises par l'humanité au cours des derniers siècles ont basculé. Le jour où le premier reptile est apparu, il a fait plus d'un millier de morts avant que les forces nécessaires ne puissent être dépêchées sur les lieux. Il en fut de même pour le second.

Le troisième, surgi en Namibie, une région moins prisée par les autorités occidentales, en fit plus d'un million avant que l'on autorise le débarquement de forces armées.

Un système d'alerte mondial fut mis en place, on érigea un département entraînant des unités spéciales. Les bêtes, impuissantes devant le génie de l'homme pour la destruction, n'étaient plus un problème, mais le mystère planait toujours. Comment étaient-elles arrivées ici?

Il fallut des mois avant qu'une chercheuse algérienne n'ouvre un portail par accident, plongeant le monde dans un chaos sans nom alors que s'imposait l'évidence, incontestable, d'un monde qui n'était pas le nôtre.

13 décembre 2040. La décennie suivante apporta son lot de réponses - et de questions.

Un an après la découverte des portails, la science admit bien plus que l'existence d'un autre monde. Elle s'inclina devant la présence d'une forme d'énergie inconnue au comportement à la fois imprévisible et incohérent. Faute de parvenir à la classer autrement, le monde de la recherche l'appela magie et avoua, les dents serrés, son incapacité - actuelle - à la comprendre.

Des scientifiques du monde entier, les intrigués comme les choqués, se lancèrent à vive allure dans cette nouvelle branche qui promettait monts et merveilles si l'homme arrivait un jour à la dominer. S'ils ne parvinrent pas à asservir la magie, les progrès des recherches demeurèrent impressionnants et ils mirent au point un arsenal non négligeable d'armes, de défenses et de connaissances.