If you wish for it, I'll leave. But without you, I'll also die. For sure.

Shaolan arriva, les yeux perdus dans le vague. Ces temps-ci, sa main sûre et sa volonté semblait avoir pris tout un sale coup. Il repéra avec facilité sa chevelure châtaine et ressentit aussitôt le besoin de la serrer contre lui, la prendre dans ses bras et la bercer avec tendresse... des espoirs qui seraient probablement déçus parce qu'elle le repousserait pour ce qu'il avait fait. D'ailleurs, lui-même ne comprenait même pas pourquoi il avait fait quelque chose d'aussi stupide.

«SHAOLAN-KUUUN!!!»
Un rire cristallin qui lui tinta agréablement aux oreilles. Comment avait-il fait pour l'oublier, elle. Elle qui représentait toute sa vie. Celle qui le tuerait le jour où serait venu pour eux le moment de partir... et c'était probablement venu. Les yeux rivés au sol, il tenta de se rappeler une souvenir amer pour rendre cette probable séparation moins douloureuse... en vain.

Ça ne servait strictement à rien. Elle était un ange. Son ange. Son ange à lui et à personne d'autre. L'esprit, l'entité qui ne peut vous apporter que le bonheur... C'était elle la sienne. Son âme soeur. Sa gorge se serra. La désir de la serrer une dernière fois l'emporta. Il s'approcha d'elle d'une pas lent.
"Sa... sakura..."
Chuchota-t-il en lui posant une main sur l'épaule.

Sakura avait ramené ses genoux vers elle et regardait les vague, tremblante. Instinctivement, elle voulait se retourner vers Shaolan quand elle entendit sa voix mais s'y refusa. Elle, elle pouvait rester plus forte que lui. Elle aimait bien Sean, voir même plus que bien... mais elle l'avait toujours repoussé quand ça devenait plus que de la simple amitié entre eux. Elle avait gardé l'espoir que Shaolan et elle retournerait au Japon, main dans la main, en se racontant les plusieurs tactiques manqués des tentateurs et des tentatrices.

Mais voilà. C'était impossible, la vie était bien faite comme ça. Certe, si elle lui pardonnait, il ne pourrait que raconter sa merveilleuse nuit avec Angelina Jolie. Sous cette pensée, Sakura serra les dents et reserra sa prise autour de ses genoux. Elle n'avait guère envie d'entendre le traditionnelle "Ce n'est pas vrai, il ne c'est rien passé!" ou encore "Pardonne moi je t'en supplie, je ne le referais plus jamais!" Il était déjà trop tard. Même Kamui, Fye et Shay-Lun y était passé. Masi qu'est-ce qu'elle avait de plus que nous toute? La beauté? Le charme? La sensualité? Qu'y avait-il dans son regard pour te faire craquer à ce point?
"Shao... lan... k..."
sakura baissa les yeux et enfouie sa têtê dans el creu de ses genoux, incapable de prononcer le restant de sa phrase.

Je t'en supplie Sakura regarde-moi. Tu me connais, je ne m'esquiverais jamais à l'une de mes fautes, mais s'il te plaît regarde-moi. Avec mépris, avec haine si tu le veux, mais... je veux juste voir tes yeux traîtres. Je veux savoir ce que tu ressens. Je veux savoir, pouvoir me faire à l'idée que... Il resserra sa prise sur l'épaule de Sakura, les yeux rivés au sol. Il s'attendait à un quelque chose du genre, mais pourtant, pourtant...

J'ai eu bon espoir de pouvoir retourner au Japon ou à Hong Kong avec toi sans que rien n'est changé entre-nous. La seule pensée d'avoir brisé notre histoire, ma vie et la tienne, la tienne surtout, m'est insupportable. Je ne suis pas un ange, est-ce pour ça? ÉTAIT-CE JUSTE POUR PROUVER AU MONDE QU'IL N'ÉTAIT PAS AUSSI PUR QU'IL LE PRÉTENDAIT? Pour ça... pour ça...

Cette pensée lui était insupportable et pour ça, pour ça il se haïssait en ce moment plus de que tout au monde. Il avait toujours détesté ce statut d'héritier des Li parce qu'on le regardait pour l'admirer, mais... mais elle, Elle avait été là lors d'une conférence, les yeux brillants d'admiration tandis qu'il répétait le même discours qu'il avait appris il y avait de cela quelques semaines, mais il y avait quelque chose... quelque chose qui n'était pas juste de l'admiration.

Il s'était arrêté et l'avait guetté un moment avant de détacher son regard de cette fillette qui devait avoir à peu près le même âge que lui à l'époque : à peine 7 ans. Avait-elle percé sa couverture? Découvert à quel point il méprisait ce pourquoi le monde entier avait les yeux rivés vers lui? Si c'était le cas, il serait obligé de... mais pourtant, lors de l'ouverture du bal traditionnel à une telle conférence, elle avait accourut vers lui et tout naturellement dit :
«Salut!!»
Avec une voix, une expression et une sincérité comme il n'en voyait plus que de sa soeur aînée. Il ne l'oublierait jamais.

Et seule sa présence, de plus en plus nécessaire au fil des années, était capable de l'empêcher de commettre un geste disgracieux juste pour qu'on sache, qu'on comprenne, qu'il était un garçon comme un autre et non pas un ange. Tout ça... tout ça, ça avait tombé sur elle. Ce geste qu'il voulait posé, loin d'atteindre, de toucher le monde entier... c'était son monde qui avait été frappé. La gorge serré, il du faire appelle à tout son charisme pour les forcer à sortir.

"Tu... tu me connais, je n'aie jamais tenté de me dérober à mes... mes er... erreurs. Je..."
Il se mordit la lèvre inférieure, nerveux, et inspira profondément avant de continuer.
"Je... Je n'essayerai pas... non plus cette fois."
Sa voix, calme malgré son bégaiement du au stress, perdit soudainement sa fermeté.
"C... Ce que tu... tu as vu... c.. c'était..."
Se força-t-il à poursuivre d'un ton plus tremblant que jamais, très peu assuré à cause de l'effet que produisait la peur de la perdre.
"C'était... vraiment... moi."

Il ouvrit les yeux, comme mourant de la souffrance atroce et sans nom que ces simples mots propageaient en son être. Il s'y attendait bien sûr, après une telle erreur, mais il y avait cru. Il s'était accroché de toutes ses forces à cette faible lumière qui déclinait de jour en jour. Il y avait cru, à cette histoire-là, cette histoire-là. Cette peau de pêche qui l'enlaçait, cette voix de miel qui avait cessé de crier quand elle s'était approché de lui... il avait commis le pire crime de sa vie. Et il le payait bien. Bien et cher. Il le payait de ce pour quoi sans hésiter il aurait resté une éternité dans les limbes. Vendu son âme au diable même. Enfin, son âme... tout dépendant de la définition que l'on avait du mot âme.

Je me souviens de tout ma puce. Je me souviens de toi, je me souviens de moi... je me souviens de nous. De ce nous que j'ai cru capable de vaincre toutes les pires épreuves possibles, impossibles comme inimaginables. J'y ai cru en ce nous. Ça pour y croire, j'y ai terriblement cru. Pour une dernière fois probablement, je m'approchai de toi et glissa tendrement, amoureusement, ma main dans la tienne. Je ne te lâchai pas une seule seconde du regard, prenant le temps de savourer ton regard émeraude avant ce départ qui signerait la fin. Ma fin.
"N'oublie jamais Sakura; tu n'es pas l'une des septs merveilles du monde, tu es... tu es la plus belle merveille de mon monde... et la seule."

"Mais... ces mots..."
Remontant son regard dans le siens, regard qui tremblait de souffrance, elle bougea des lèvres mais les mots restèrent coincé dans sa gorge. Comme s'ils voulaient sortir en criant, mais elle n'avait plus la force de parler, de le regarder dans les yeux. La fin est toujours comme ça dans les drames. Mais, elle, elle n'était pas dans un film. Ses yeux, brillant déjà, éclatèrent d'une étincelle encore plus belle que nimporte laquelle du monde, encore plus douce que l'eau même, jamais n'ayant été autant déterminé.

Sakura sentit une main d'une chaleur très familière, que seul lui pouvait produire, se glisser dans la sienne. Elle éclata. Fermant les yeux, de toutes ses forces, elle accota sa petite tête sur le torse musclé du jeune homme. Tremblante, elle aggripa de sa main son chandail et l'autre son dos. Gémissantes, tremblante de tout son corps, des larmes de feu jaillirent de ses yeux. Caché dans son ombre, elle se sentait en sécurité, peu importe les caméras ou non.
"Je n'arrive pas à les dire... je ne veux pas les dire! J'me fou de ce que tu as fait. J'men fou! Je t'aime et c'est tout!"
Hurla-t-elle d'une voix sacadé par ses pleurs.

Jamais je ne pourrais aimer un autre homme. Jamais je ne pourrais souhaiter avoir un autre homme comme toi. Je refuse de te perdre Shaolan. Je sais que tu as cédé mais ça ne change rien pour moi. Je sais que la chaleur de ton coeur n'était pas avec cet acte. Il était avec moi. Je te sentais près de moi. Comme si ton âme n'était plus dans ce corps que je ne reconnaissais pas. Plus.
Je t'aime Shaolan, je t'aime. Je peux le dire en nimporte quel langue, dans nimporte quel moment, je t'aimerais toujours. ça ne changeras jamais pour moi. Je ne peux pas m'imaginer vivre sans toi, car tu es mon âme. Mon coeur.

Les mains jointes à jamais, je voulais te retrouver, seulement et rien d'autre. Si j'aurais pu, j'aurais voulu défier le ciel pour être avec toi, mais si tes sentiments sont à ce point forts, si mes faiblesses te détruisent, mon coeur peut de moins en moins l'accepter. Je veux être avec toi, aller quelque part, ensemble pour toujours. Je cherche la chaleur de tes doigts qui sont devenu engourdi et il semble que le temps ne soit pas de mon côté. J'espère seulement qu'il arrangera le tout pour toi.

Si c'est pour toi, on dirait déjà que je ne t'aime plus... je ne te quitterai jamais pour les voeux futiles de la raison. Mon coeur ne peut pas se détacher de toi. Pour ce qui est de ton sourire, la chaleur que tu conférais à mes sens, je n'ai pas voulu en faire un souvenir. Inutile d'essayer, jamais plus je ne me débarasserai de cette envie de mort opressante.

«Mais... ces mots...»
Le temps d'un espoir, le temps d'espérer, je veux que tout s'arrange. Je veux te retrouver ou seulement te côtoyer. Ne me laisse pas mourir... une lueur d'espoir passant dans un ambre décoloré, vide de toute expression, le transformant en une teinte à peine vivante. Un mince filet d'espérance, si futile qu'il ne méritait même pas d'exister, mais qui subsistait pourtant. Subsisterait jusqu'à la fin.

«Je n'arrive pas à les dire... je ne veux pas les dire! J'me fou de ce que tu as fait. J'men fou! Je t'aime et c'est tout!»
Il n'existât aucun mot capable de décrire l'explosion de joie qui éclata littéralement dans ses yeux ambres, lesquels reprirent brutalement un éclat d'une force telle qu'elle suffisait à chasser les doutes de n'importe qui dû à un amour insincère. La serrant avec tant de force qu'il faillit l'étrangler, il finit malgré tout par la repousser légèrement, son regard plus pur et clair que jamais fixant le sien, larmoyant, plus émeraude que n'importe quel autre.

Le coeur battant, il posa ses lèvres sur celle de la fleur de cerisier, ne pouvant empêcher ses propres larmes de soulagement glisser et s'entremêler avec celles de Sakura.
"Je t'aime..."
S'étrangla-t-il en la contemplant. Le monde n'existait plus. À nouveau, la réalité s'ouvrait. Ce qu'on appelait le Réel n'avait pas de nom. C'était une façon spéciale de l'homme de qualifier le monde et ses bêtises. La vraie Réalité... un sourire se dessina sur son visage, alors qu'il contemplait sa belle. Elle était sa seule réalité. À nouveau, il s'empara de ses lèvres avec précaution.